La Brabançonne.

Air : des Lanciers Polonais.

Aux cris de mort et de pillage,
Des méchans s'étaient rassemblés,
Mais notre énergique courage
Loin de nous les a refoulés.
Maintenant purs de cette fange
Que flétrissait notre cité,
Amis, il faut greffer l'Orange
Sur l'arbre de la liberté.

Oui, fiers enfans de la Belgique,
Qu'un beau délire a soulevés,
A notre élan patriotique
De grands succès sont réservés.
Restons armés, que rien ne change,
Gardons la même volonté,
Et nous verrons fleurir l'Orange
Sur l'arbre de la liberté.

Et toi dans qui le peuple espère,
Nassau, consacre enfin nos droits ;
Des Belges en restant le père,
Tu seras l'exemple des rois.
Abjure un ministère étrange,
Rejette un nom trop détesté,
Et tu verras mûrir l'Orange
Sur l'arbre de la liberté.

Mais malheur ! si de l'arbitraire
Protégeant les affreux projets,
Sur nous du canon sanguinaire
Tu venais lancer les boulets.
Alors tout est fini, tout change,
Plus de pacte, plus de traité,
Et tu verrais tomber l'Orange
De l'arbre de la liberté.

Au bénéfice des pauvres. Prix 5 cents. Chez Jorez, rue au Beurre, n° 6.

COURRIER DES PAYS-BAS mardi, 7 septembre 1830 / La Brabançonne.

Voici probablement le premier document attestant de la création de la Brabançonne, dans un journal bruxellois, le Courrier des Pays-Bas , le 7 septembre 1830, c'est a dire quelques jours après la fameuse réprésentation de la " Muette de Porticci " qui a eu lieu le 25 août 1830.

Cette parution précéde de quelques jours son exécution au Théâtre de la Monnaie par le ténor Lafeuillade qui la fit entendre pour la première fois sur cette scène , le 12 septembre 1830, où les deux auteurs, Van Campenhout et Jenneval, reçurent les acclamations du public bruxellois.

Comme beaucoup de choses dans le mythe de la Belgique, l' hymne national composé selon la légende par M. Van Campenhout pour la musique, et écrite par Alexandre Dechet, dit Jenneval, est loin de la version qu'on nous distillait dans les écoles à la remise des prix.

 

Ô Belgique, ô mère chérie,
À toi nos cœurs, à toi nos bras,
À toi notre sang, ô Patrie !
Nous le jurons tous, tu vivras !
Tu vivras toujours grande et belle
Et ton invincible unité
Aura pour devise immortelle :
Le Roi, la Loi, la Liberté !
Le Roi, la Loi, la Liberté !
Le Roi, la Loi, la Liberté !

 

Une falsification de l'histoire, une de plus.

La Brabançonne en MP3 / Baryton, Van Erbeck. ( Version de 1860 )