- Novembre 1832. - Mes amis Jean Reynaud , Pierre Leroux, Sainte-Beuve,
me conseillent d'accepter la direction d'un recueil hebdomadaire
illustré , à dix centimes , que M.Lachevardière
, imprimeur , se propose de publier à l'imitation du Penny-Magazine
, récemment fondé à Londre par l'historien
Charles Knight . J'hésite , je suis au barreau. Mes amis
me font valoir qu'il s'agit d'un service à rendre à
la cause de l'instruction et de l'éducation et que j'y
suis préparé par mes travaux antérieurs ,
notamment comme rédacteur du Bulletin de la Société
pour l'instruction élémentaire et du Journal de
la Société de la morale chrétienne , j'accepte
après l'assurance que j'aurai la collaboration de mes amis
, sortis la plupart des grandes écoles. L'un deux , Euryale
Cazeaux , depuis Inspecteur général de l'Agriculture
, s'associe temporairement à ma direction.
Décembre
1832. - Difficulté. - Le Penny magazine entremêle
son texte de gravures sur bois . En France , ce genre de gravure
est depuis longtemps délaissé : on y compte à
peine huit graveurs. Nous nous adressons à trois d'entr'eux
associés, MM Best , Andrew et Leloir ; ils ne se croient
pas en mesure d'achever, comme il serait nécessaire , à
peu près quatre gravures par semaine. Nous insistons. En
attendant qu'ils forment un atelier nous ferons des emprunts au
Penny-Magazine. Je vais à Londres et j'y fais le choix
de gravures.
Février
1833. - Nous voici en mesure de paraître. La nouveauté
de la forme et le prix minime des livraisons hebdomadaires excitent
la curiosité : nos promesses de répandre un grand
nombre de connaissances variées se rapportant aux arts
, à l'histoire , aux sciences , à la morale , inspirent
confiance. Le succès est rapide.
Mai.
- Le bon docteur Roulin ( depuis membre de l'Institut ) m'informe
que le grand Geoffroy Saint-Hilaire et Biot ( qui m'a donné
une note sur La Place ) désireraient s'entretenir avec
moi. De même , M. et Mme François Delessert me demandent
de leur bien faire connaître mes intentions. C'est le commencement
de relations honorables qui ne feront que devenir de plus en plus
nombreuses et solides. . . .
Août.
- M. Best est parvenu à fonder un atelier de graveurs qui
nous affranchit peu à peu des clichés anglais. Son
activité et son énergie contribueront beaucoup à
faire renaître l'art de la gravure sur bois en France (
Il deviendra plus tard le principal propriétaire et le
gérant du Magasin pittoresque).
On
crée des concurrences , et je suis loin de le regretter.
Emile
de Girardin propose une association que je ne juge pas acceptable.
En
Angleterre , le mot " pittoresque " a étonné
: un membre de la Société Royale m'en reproche l'emploi
: il lui semble que j'ai abusé de cette expression , et
qu'elle ne doit s'entendre que de ce qui se rapporte à
la peinture ; mais le sens français est plus étendu
et j'ai la satisfaction de voir qu'il est rapidement adopté
pour beaucoup d'ouvrages illustrés , recueils périodiques
ou autre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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